L'exploitation de combustibles fossiles et de l'hydroélectricité à grande échelle dans les pays en développement à travers le monde est restée une préoccupation importante pour les acteurs de développement durable. Les investissements dans ces domaines ont gravement touché les hommes, les femmes et d'autres groupes vulnérables au sein des communautés où on note : augmentation de la dette publique, multiplication des violations des droits de l'homme, déplacement massif des populations de leurs terres. Pourtant, très peu d'attention a été accordé à une réflexion large sur les liens entre l'exploration/exploitation pétrolière dans les pays africains et les coûts environnementaux, et la perturbation des valeurs culturelles des communautés dans lesquelles ces activités ont lieu.
Peu d'intérêt a été également accordé aux besoins énergétiques à long terme et au développement des pays où les ressources sont exploitées. Les défis énergétiques affectant des millions de personnes qui n'ont pas accès à une énergie propre adéquate pour répondre à leurs besoins quotidiens est un problème qui a continué à avoir un impact négatif sur elles. Aussi, les populations, en particulier les femmes et les enfants continuent-ils de dépendre de la biomasse brûlée de manière inefficace (ce qui entraîne une augmentation de la déforestation) et d’en subir l'impact sur la santé.
L'investissement de milliards de dollars dans les pays africains a été rendu possible grâce aux garanties des agences de crédit à l'exportation qui fournissent une couverture soit par le biais d'une assurance aux entreprises, soit aux banques, soit par une garantie directe de paiement à la banque couvrant un prêt à un emprunteur étranger pour financer les activités pétrolières telles que les infrastructures de production, de transport dans le sud global et en cas de défaut de paiement de l'acheteur ou de l'emprunteur dans le cadre d'un accord de prêt.
Ces couvertures ou garanties d'assurance peuvent être une combinaison de couverture globale qui est une couverture commerciale et politique ou seulement une couverture du risque politique.
L'investissement continu dans l'exploration et l'exploitation des réserves de pétrole et de gaz dans les pays africains sous la direction des pays du Nord a entravé les efforts de l'Afrique de passer à une énergie propre, qui aurait pu garantir un avenir énergétique durable à ses citoyens. Aujourd'hui, des millions de personnes continuent de vivre dans une pauvreté énergétique abjecte, incapables de satisfaire à leurs besoins en énergie. Leur seul recours est de se concentrer sur la biomasse brûlée.
Par conséquent, ce rapport s'attache à documenter le travail et l'impact des agences de crédit à l'exportation opérant dans quatre pays africains (Ouganda, Togo, Ghana et Nigeria) afin de susciter un débat sur les changements possibles et les stratégies de décarbonisation des ACE.
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